Le système éducatif marocain vit une crise profonde qui affaiblit la qualité des apprentissages, démotive les enseignants et brouille l’orientation des élèves. Deux décennies de réformes partielles ont empilé les dispositifs sans cadre global : filières proliférantes, programmes instables, bureaucratie chronophage, classes surchargées et pénuries d’enseignants dans les disciplines clés. L’incertitude salariale, l’absence de perspectives de carrière et la formation continue insuffisante amplifient l’érosion des vocations. Les élèves, de leur côté, subissent des parcours illisibles, un accompagnement hétérogène, trop peu de pratique méthodologique et des exigences linguistiques mal graduées. Dans un contexte budgétaire contraint, le Maroc doit viser l’essentiel : bâtir des bases solides et durables en logique, en langues et en culture/raison critique, tout en modernisant la gouvernance et en sécurisant un financement soutenable. La présente réforme propose un cadre lisible : primaire en 5 ans, collège en 4 ans, lycée en 3 ans avec une seconde de tronc commun et des baccalauréats clairement identifiés.

Elle repose sur la revalorisation du métier d’enseignant (rémunération, santé, carrière, formation), l’allègement massif des tâches administratives et une évaluation recentrée sur les résultats et les conditions d’apprentissage. Elle privilégie une montée en puissance graduelle des moyens, concentre les investissements lourds après le baccalauréat et articule des objectifs post-bac explicites pour chaque voie.

Partie 1 — Professions éducatives & gouvernance

Problématiques

  • Attractivité en berne : salaires d’entrée peu compétitifs face au coût de la vie, faibles primes d’environnement, disparités régionales, absence de reconnaissance des compétences rares (maths, sciences, langues).

  • Carrière opaque : progression irrégulière, manque de repères sur les échelons, critères d’évaluation flous sentiment d’injustice et conflits cycliques.

  • Charge administrative excessive : plus de 10 h/semaine perdues en paperasse et reporting hétérogènes, au détriment de la préparation, du suivi des élèves et de l’innovation pédagogique.

  • La formation continue diplômante souffre d’un grave déficit de reconnaissance (=> une réforme clair est proposé dans ce sens) , elle n’est ni officiellement encadrée par le ministère ni systématiquement accréditée. De ce fait, de nombreux enseignants, et d’autre personne de secteurs privé et public investissent temps et argent dans des programmes dont les diplômes n’ont aucune valeur réelle dans l’avancement de carrière. Cette absence de cadre clair favorise les dérives commerciales et alimente un sentiment d’arnaque généralisée.

  • Santé et bien-être peu pris en compte : accès compliqué aux soins spécialisés, prévention psychosociale limitée, exposition au stress en contexte de classes surchargées.

  • Une partie des enseignants fait preuve de cupidité en réclamant moins de charge horaire hebdomadaires, tout en cumulant cours privés rémunérés. Ils exigent plus d’avantages tout en invoquant une surcharge pédagogique, documentation…. qu’ils assument pourtant ailleurs.
  • Gouvernance fragmentée : décisions lentes, contrôles formels orientés “documents” plus que résultats, peu d’autonomie utile pour les établissements, indicateurs non partagés.

  • Pénuries disciplinaires : difficultés chroniques à pourvoir les postes en maths, sciences, langues ; statut et incitations insuffisants pour zones rurales/éloignées.

  • Déconnexion université–terrain : reconnaissance lente des diplômes obtenus par les enseignants, mobilité fonctionnelle compliquée, réaffectations tardives.

  • De nombreuses familles n’encadrent pas leurs enfants ni ne valorisent l’éducation, ce qui affaiblit l’école. Certaines menacent ou agressent les enseignants, tandis que des élèves de moins de 15 ans consomment tabac, drogues ou cigarettes électroniques. Le respect du corps enseignant est en danger.
  • Financement instable : dépendance aux arbitrages annuels, rare traçabilité “un dirham = un impact”, partenariats entreprises — écoles sous-exploitées.

  • Temps pédagogique trop court : la dispersion des tâches non pédagogiques et l’absence d’outillage partagé affaiblissent la qualité de la préparation et des corrections.

« Aucun système éducatif ne peut être meilleur que ses enseignants. Leur formation, leur motivation et leurs conditions de travail déterminent directement la qualité de l’apprentissage des enfants. »UNESCO

Solutions (architecture opérationnelle)

Concours National (cadre clair) – Enseignement primaire / collège / lycée

  • Diplôme minimum requis : Licence validée (toutes disciplines correspondantes).

  • Conditions d’accès : dossier académique vérifié, pas de seuil de note bloquant mais classement par mérite.

  • Charge horaire :
    • Primaire → 20 h / semaine.

    • Collège → 26 h / semaine.

    • Lycée → 30 h / semaine.

  • Rémunération : salaire d’entrée 6 500 DH (primaire/collège) et 7 000 DH (lycée).

  • Évolution : primes de mérite, promotions basées sur l’évaluation pédagogique et les résultats des élèves.

  • Tâches clairement définies : enseignement + préparation pédagogique (environ 5 h ) ; suppression des charges administratives inutiles.

  • 5 h dédiées à la préparation, aux documents utiles et à la correction.

  • Référentiel de tâches : ce qui relève du pédagogique vs. de l’administratif (ce dernier bascule au cadre administratif).

Concours National (cadre clair) – Enseignement préparatoire, BTS, OFPPT et professionnelles

  • Objectif : former un corps hautement qualifié pour les classes préparatoires, les BTS et la formation professionnelle supérieure.

  • Diplôme minimum requis : Master/Ingénieur (Bac+5) ou équivalent avec note globale ≥ 14.5/20.

  • Exigence académique : notes ≥ 16/20 dans les matières clés des deux années de Master/Ingénieur.

  • Sélectivité : concours exigeant (tests disciplinaires + pédagogie avancée + entretien).

  • Contrat de travail :30h ( 20h de cours effectif, 10h de préparation & suivi pédagogique)

  • Salaire d’entrée : 10 000 DH/mois + primes de performance et d’encadrement.

  • Évolution : accès rapide à des primes spécifiques pour encadrement de projets ou participation à l’innovation pédagogique.

« Un contrat unique de 40 h/semaine (20/25h cours, 15/20h préparation, correction, tâches administratives) avec présence continue nécessiterait +800 DH/mois pour compenser la perte d’activités privées. Or, ce modèle limiterait les revenus complémentaires (cours privés, soutien) pouvant dépasser 7 000 DH/mois. C’est pourquoi nous proposons plutôt des contrats adaptés : 20 h (primaire), 26 h (collège), 30 h (lycée), laissant environ 3 h/jour aux enseignants pour exercer librement d’autres activités, sans alourdir le coût public ni déséquilibrer l’attractivité du métier. »

Rémunération & primes (cadre clair)

  • Salaire d’entrée : Selon le concours

  • Primes ciblées : +1 200 DH pour matières en tension (maths, sciences, langues, ingénierie) ; +1 000 DH logement grands pôles ; +600 DH rural (mission plafonnée à 3 ans).

  • Progression lisible : +3 % tous les 2 ans, tous les 6 ans, une évaluation nationale des compétences permet une augmentation supplémentaire de 15 %,  Après 15 ans de service, passage au grade supérieur en conservant les hausses précédentes, de manière cumulative.

  • Primes pédagogiques : heures de soutien (4–12 h/mois) et engagement parascolaire (orientation, événements) valorisés.

« Les systèmes qui valorisent leurs enseignants, simplifient les parcours éducatifs et donnent une orientation claire aux élèves obtiennent les meilleurs résultats sur le long terme. »OECD

« Le salaire de base peut varier selon le profil et les responsabilités, mais il est conçu pour rester cohérent avec une stratégie de développement durable. Il doit être révisé tous les six ans , tant pour les nouvelles grilles d’entrée que pour les enseignants en poste, afin de suivre l’évolution du coût de la vie et de l’inflation, garantissant ainsi un pouvoir d’achat stable et prévisible. »

Réponse aux retours et témoignages reçus sur la charge horaire et la rémunération des enseignants

La proposition de réforme ne cherche pas à aligner les salaires des enseignants sur ceux des forces de l’ordre, des infirmiers ou d’autres métiers soumis à des contraintes particulières. Ces secteurs fonctionnent souvent en 3 équipes (shifts) de 8 h par jour, y compris les nuits, week-ends et jours fériés, avec des services continus de 12 h/24 h et un nombre de congés annuels limité (28 à 40 jours).

L’enseignement public, en revanche, repose sur des contrats allant de 20 h à 30 h hebdomadaires maximum, sans travail en service continu, ni travail de nuit, ni rotation par équipes. En pratique, cela correspond à environ 4 à 6 h de cours par jour selon les niveaux et les disciplines (parfois 6 h dans les matières en tension).

Certains avancent l’idée d’un contrat unique pour tout le secteur public, avec un salaire unifié. Ce raisonnement est irréaliste :

  • Enseigner 40 h par semaine en face-à-face pédagogique est impossible sans effondrer la qualité des cours.
  • Les métiers tels que santé, sécurité ou ingénierie civile présentent des risques, une disponibilité permanente et une intensité physique que l’enseignement ne connaît pas.
  • Unifier totalement les salaires et horaires ferait fuir les candidats vers des métiers à risques déjà sous tension (santé, sécurité), tout en dégradant l’attractivité du métier d’enseignant.

De plus, il est incohérent qu’une partie des enseignants revendique une charge « insoutenable » dans le public tout en assurant plusieurs heures quotidiennes de cours privés ou en établissements privés (parfois 4 à 6 h par jour supplémentaires). Cela soulève un problème de réalisme dans le discours, la charge réelle doit être mesurée sur l’ensemble de l’activité professionnelle.

 Toute réflexion sur la rémunération et la charge horaire doit rester multidimensionnelle, équilibrée et orientée vers l’intérêt collectif : enseignants, élèves, familles et État…….L’objectif n’est pas de dévaloriser la profession mais d’assurer un cadre juste, viable et cohérent avec la réalité du métier.

Cadre administratif & digitalisation pédagogique

  • Chaque établissement doit disposer d’une équipe administrative dédiée (2 à 6 personnes selon la taille) chargée d’alléger la charge non pédagogique des enseignants.
    Ce cadre assure :
    •  la communication avec les familles et le suivi des élèves à besoins spécifiques ;
    •  la logistique scolaire (organisation des activités, gestion matérielle, aide à la planification des examens et contrôles continus) ;
    •  la surveillance lors des épreuves et l’intervention en cas d’incident en classe ;
    •  l’accompagnement administratif du personnel (mutuelle, dossiers personnels, absences, mobilité) ;
    •  l’assistance pédagogique (préparation et mise à jour de documents, plans de cours, suivi des objectifs).
  • Pour moderniser le fonctionnement, une plateforme nationale unique fournit des fiches pédagogiques standardisées par matière et par niveau : programmes détaillés, objectifs, séquences types, modèles d’évaluations.
    Cette digitalisation réduit la redondance documentaire, libère du temps aux enseignants pour l’enseignement et le suivi des élèves, et permet un pilotage clair par objectifs avec des rapports hebdomadaires ou mensuels transmis à la direction au lieu de multiples tâches dispersées.

Supervision pédagogique modernisée

  • Le suivi mensuel sera confié à un superviseur interne : le directeur pour les petits établissements ou un poste dédié pour les structures plus grandes. 
  • Ce superviseur veille à la progression du programme, identifie les élèves en difficulté, organise la remédiation et suit les demandes pédagogiques des professeurs.
  • Il supervise également l’équipe administrative pour s’assurer que les enseignants sont pleinement déchargés des tâches non pédagogiques.

Nouveau rôle des inspecteurs régionaux

  • L’inspection actuelle, souvent vécue comme une chasse aux erreurs, sera profondément réformée.
  • Fin des visites ponctuelles visant à piéger les enseignants.
  • Les inspecteurs régionaux se concentreront sur :
    • la cohérence des programmes entre établissements ;

    • la qualité des infrastructures et des équipements ;

    • le climat de travail des enseignants et les besoins en ressources ;

    • la communication institutionnelle 

    •  » Leur mission sera de proposer des améliorations concrètes et réalistes, adaptées au terrain local, et non d’imposer des modèles déconnectés (par ex. appliquer les règles de Casablanca à Midelt sans contextualisation)  »

Recrutement et compétences exigées

  • Les superviseurs internes & d’autre cadre administratif seront recrutés via un concours administratif spécifique (distinct du concours national d’enseignement).
  • Les inspecteurs régionaux seront sélectionnés via un concours interne exigeant :
    • minimum 12 ans d’expérience dans l’enseignement.

    • passage par au moins 4 niveaux différents au cours de la carrière.

Santé & bien-être des enseignants et des élèves

  • Couverture médicale renforcée : accès prioritaire aux spécialités médicales, médecine du travail proactive pour les enseignants, bilans réguliers, accompagnement en cas de maladies chroniques.
  • Soutien psychologique : cellules d’écoute et accompagnement psychologique pour enseignants et élèves confrontés à la pression, au stress ou aux violences scolaires.
  • Prévention et sécurité : protocoles clairs de lutte contre la violence en milieu scolaire, médiateurs spécialisés, formation des enseignants à la gestion de classe et à la prévention des conflits.
  • Climat scolaire sain : actions de sensibilisation des familles, campagnes contre la consommation précoce de tabac, drogues ou cigarettes électroniques chez les moins de 17 ans.

Formation continue & évolution académique des enseignants

  • Formation continue : chaque enseignant suit, au maximum tous les 2-3 ans, une formation ciblée (2 à 4 mois) liée aux évolutions des programmes et aux besoins réels : pédagogie numérique, cybersécurité éducative, gestion de classe, management scolaire, innovations disciplinaires.
  • Accès aux diplômes supérieurs : les enseignants bénéficient d’un droit prioritaire d’intégrer des Licences professionnelles, Masters ou Doctorats avec horaires aménagés (ex. une journée libérée par semaine sur 2 à 3 ans maximum). L’admission suit un système de quotas nationaux fixés par les besoins stratégiques (éducation, numérique, santé, économie…) afin d’éviter les blocages administratifs actuels.
  • Maintien du droit aux examens de droit commun : les enseignants suivent les mêmes règles académiques que les autres étudiants, mais avec un accompagnement administratif garanti.
  • Avantages pour les disciplines en tension : les enseignants qui s’inscrivent dans des formations ciblées (maths, sciences, langues, numérique, ingénierie…) bénéficient d’un accès facilité et d’aides spécifiques.
  • Recalcul de carrière après obtention du diplôme : dans un délai maximum de 2 ans après l’obtention, le ministère et l’académie ajustent le salaire, l’indice et l’affectation.
  • Passerelles professionnelles : la nouvelle qualification permet de basculer vers l’enseignement préparatoire, professionnel, tout en conservant les augmentations acquises et en accédant au nouveau barème salarial.

Financement durable & régulation de l’activité privée des enseignants

  • Encadrement du cumul public/privé : tout enseignant du secteur public souhaitant exercer dans le privé (cours de soutien, écoles privées, centres privés) doit obtenir une autorisation officielle via une platforme éléctronique dans 8 jours max.
  • Limitation horaire stricte : maximum 3 h par jour (cours de soutien + enseignement privé confondus) afin de préserver la qualité du service public et la disponibilité pédagogique.
  • Contribution solidaire : une redevance éducative est instaurée (ex. 25 DH/élève inscrit à un cours de soutien payant animé par un professeur du public), directement reversée au budget de l’Éducation nationale. Ce mécanisme compense le financement public reçu pour la formation et le salaire du professeur, tout en participant au développement durable du système scolaire.
  • Transparence et traçabilité : les autorisations et contributions sont gérées via une plateforme nationale numérique permettant de suivre les montants collectés et leur affectation aux écoles publiques.
  • Plan de financement global de la réforme :
    • Taxe progressive sur les établissements privés (jusqu’à 35 % par élève), recettes affectées aux écoles publiques locales.

    • Partenariats entreprises–écoles déductibles de l’IS pour financer projets et infrastructures.

    • Cotisation citoyenne équitable : 700 DH/an pour salariés > 5 000 DH nets (exonération à partir du 3ᵉ enfant) ; 300 DH/an pour autres contribuables ; exonération totale pour ménages modestes.

    • Mobilisation des bailleurs internationaux (Banque mondiale, BAD, UE, UNICEF) sur projets ciblés (formation, numérique, infrastructures).

    • Lois anti-gaspillage et réallocation budgétaire vers salaires, formation et infrastructures scolaires.

  • Règle d’or : chaque dirham collecté pour l’école publique doit se traduire par un indicateur concret (taux de réussite, baisse des abandons, amélioration des infrastructures, satisfaction des enseignants et familles).

Partie 2 — Parcours & programmes (primaire 5 ans, collège 4 ans, lycée 3 ans)

Problématiques

  • Parcours illisibles : trop de filières et de micro-options sans continuité, choix trop précoces, peu de passerelles.

  • Compétences fondamentales hétérogènes : lacunes en lecture/écriture, logique/calcul, méthodologie ; paliers non maîtrisés.

  • Langues mal calibrées : objectifs flous (arabe, français, anglais), progression inégale entre établissements.

  • Sciences peu structurées : alternance entre encyclopédisme et manque d’expériences ; liens faibles avec la vie réelle.

  • Orientation tardive ou subie : information limitée sur les voies post-bac, peu de suivi des appétences et du niveau réel.

  • Surcharge avant le bac : demandes matérielles/numériques irréalistes, détournement des ressources essentielles.

  • Équité territoriale : disparités d’offre et de qualité (rural/urbain), manque de dispositifs de remédiation systématiques.

  • Abandon scolaire : accompagnement insuffisant des transitions (primaire→collège, collège→lycée).

  • Évaluation des apprentissages : contrôles peu formatifs, retours tardifs, absence de référentiels nationaux simples.

  • Lien secondaire–supérieur : attentes post-bac implicites, rupture méthodologique à l’entrée en licence/prépa.

« Les programmes doivent être cohérents, lisibles et progressifs pour permettre aux élèves de développer des compétences solides avant de se spécialiser. La surcharge et la fragmentation nuisent à l’apprentissage. »UNESCO

Solutions (architecture des cycles)

Primaire — 5 ans

  • Finalités : lecture/écriture/compréhension en arabe, bases de français dès la 2ᵉ année ; logique et calcul ; sciences de la nature ; histoire-géographie ; culture amazighe de communication ; expression orale et créativité.

  • Progression :

    • Année préparatoire : langage oral, socialisation, premiers gestes d’écriture, logique simple.

    • 2ᵉ : lecture/écriture arabe, lexique français oral, calcul, découverte environnement.

    • 3ᵉ : lecture fluide arabe, initiation à la lecture française, calcul, expériences simples (eau, air, météo, santé).

    • 4ᵉ : rédaction guidée arabe/français, opérations complexes, sciences du corps humain et énergie.

    • 5ᵉ : lecture autonome arabe, français fonctionnel, fractions, géométrie de base, Terre & espace.

  • Dispositifs : remédiation lecture-maths systématique, projets interdisciplinaires annuels, ressources partagées nationales.

Collège — 4 ans

  • Finalités : logique et mathématiques (algèbre, géométrie), physique-chimie de base, SVT (corps humain, écosystèmes, Terre), arabe avancé, français B1/B2, anglais A2, culture générale et citoyenneté.

  • Progression :

    • 1ʳᵉ préparatoire : algèbre élémentaire, sciences intégrées, arabe avancé, français structuré.

    • 2ᵉ : physique (forces/énergie), chimie simple, rédaction argumentée, Geographie/Histoire

    • 3ᵉ : algèbre avancée, SVT (systèmes biologiques/écosystèmes), anglais fonctionnel, Geographie/Histoire

    • 4ᵉ  : consolidation

  • Règle budgétaire : expérimental limité et pertinent ; priorité aux fondamentaux ; appuis individualisés.

Lycée — 3 ans

« Des programmes clairs, stables et centrés sur les compétences essentielles — lecture, mathématiques, sciences et pensée critique — sont le socle d’une éducation efficace et équitable. »World Bank

Seconde : troncs communs

  • TCS – Scientifique (26h /semaine): mathématiques avancées ; physique-chimie ; économie-gestion d’initiation ; langues (arabe, français, anglais ) ; culture générale & philosophie.

  • TCSES– (26h /semaine): Sciences Sociales & Économiques : mathématiques appliquées, littérature & analyse ; histoire-géopolitique ; droit & économie ; philosophie ; langues renforcées ; culture & médias.

Première & Terminale : baccalauréats

  • Bac Mathématiques & Physique Fondamentales (MPF) – 28h/semaine
    • Matières clés : mathématiques pures et appliquées, physique théorique, raisonnement logique
    • Objectifs post-bac : classes préparatoires MPSI/MP, PCSI, licences fondamentales en mathématiques, physique, data science, IA, recherche scientifique.
    • Profil visé : élèves à fort potentiel scientifique souhaitant des études longues et exigeantes.
  • Bac Sciences Physiques, Ingénierie & Technologie (SPIT) – 26h/semaine
    • Matières clés : maths appliquées, physique appliquée, sciences de l’ingénieur, électronique, mécanique, chimie & matériaux, projets technologiques.
    • Objectifs post-bac : prépas MIP/TSI/PCSI, écoles d’ingénieurs, BUT/BTS techniques, licences sciences & technologies.
    • Profil visé : futurs ingénieurs, techniciens supérieurs, innovateurs industriels.
  • Bac Sciences Biologiques & Santé (SBS) – 27h/semaine
    • Matières clés : biologie, physiologie, chimie, environnement, santé publique, méthodes scientifiques.
    • Objectifs post-bac : médecine, pharmacie, biologie, environnement, agroalimentaire, géosciences, licences ST.
    • Profil visé : futurs médecins, pharmaciens, chercheurs en sciences de la vie, ingénieurs agro/environnement.
  • Bac Économie, Gestion & Communication (EGC) –  24h/semaine
    • Matières clés : économie, gestion, finance, communication, droit des affaires, math appliquées, langues de travail.
    • Objectifs post-bac : prépas ECG/ENCG, écoles de commerce & gestion, licences économie/gestion/marketing/finance.
    • Profil visé : futurs managers, entrepreneurs, communicants.
  • Bac Droit, Lettres & Sciences Humaines (DLSH) – 26h/semaine
    • Matières clés : littérature arabe & française, histoire, philosophie, droit et institutions, sciences sociales, langues étrangères.
    • Objectifs post-bac : droit, sciences politiques, lettres, langues, relations internationales, métiers de l’édition et de la culture.
    • Profil visé : juristes, communicants, enseignants, métiers de la culture et du social.
  • Bac Général (BG – High School Diploma) – 24h/semaine
    • Matières clés : mathématiques, physique-chimie, littérature, économie-gestion, sciences sociales, langues, philosophie
    • Objectifs post-bac : université généraliste, passerelles vers formations techniques (DTS, EST, BTS) ou spécialisations après orientation.
    • Profil visé : élèves indécis ou souhaitant différer leur spécialisation tout en gardant des bases solides.

Règles d’orientation & d’âge

  • Entrée en primaire : à partir de 6 ans (au plus tard 9 ans).

  • Scolarité obligatoire : jusqu’à la fin du collège ou jusqu’à 15 ans révolus.

  • Cycle préparatoire accéléré (5 ans)

    • Destiné aux enfants ayant interrompu leurs études après 9 ans ou entre la 3ᵉ primaire et la 3ᵉ collège.

    • Objectif : remettre à niveau en langues, mathématiques, physique, culture générale, sciences et technologie pour permettre l’accès au lycée.

    • À la fin du cycle préparatoire, l’élève choisit (ou est orienté) vers l’un des deux Troncs communs.

  • Baccalauréat : visé à 17 ans (selon l’âge d’entrée dans le système).

« L’école doit être un lieu d’équité et de chance, où chaque enfant — quelle que soit son origine — acquiert les compétences fondamentales pour s’épanouir dans un monde en évolution rapide. »UNICEF

Pilotage & équité

  • Indicateurs publics par académie : maîtrise lecture/écriture, logique/calcul, langues, réussite au brevet et au bac, abandon scolaire.

  • Filets de remédiation : soutien systématique en lecture-maths (primaire/collège), tutorat ciblé en 3ᵉ et en seconde.

  • Équité territoriale : incitations fortes aux postes en zones déficitaires, péréquation des moyens, audit d’infrastructure annuel.

Pertinence et mise en œuvre progressive de la réforme

Le système éducatif marocain est à un point critique : il souffre d’un manque de lisibilité des parcours, d’une pénurie chronique d’enseignants qualifiés, d’une motivation en chute libre, d’une administration lourde et d’un financement instable. Les réformes précédentes ont souvent été partielles, mal coordonnées et incapables de donner une vision claire. Cette proposition apporte une réforme globale, réaliste et durable, qui répond directement aux problèmes identifiés.

  • Lisibilité des parcours
    La multiplication des filières et des options rend l’orientation confuse pour les familles et les élèves. Le nouveau modèle simplifie : un primaire de 5 ans, un collège de 4 ans pour consolider les bases, puis un lycée de 3 ans avec deux troncs communs (scientifique ou littéraire) suivis de quelques baccalauréats cohérents. Cette structure rend le système compréhensible, comparable aux standards internationaux et facilite l’orientation progressive.

  • Revalorisation durable des enseignants
    Plutôt que des hausses ponctuelles qui créent tensions et instabilité, la réforme instaure une grille salariale claire dès l’embauche, des primes ciblées pour les disciplines en tension et les zones difficiles, et une progression prévisible. Les enseignants savent où ils vont, peuvent poursuivre leurs études (Licence Pro, Master, Doctorat) et bénéficier d’une réévaluation de carrière après obtention d’un diplôme supérieur. Cela sécurise leur avenir et rend le métier attractif.

  • Allègement administratif et gouvernance moderne
    Les enseignants perdent aujourd’hui plus de 10 heures par semaine dans des tâches inutiles. Le modèle propose de standardiser les supports pédagogiques, dématérialiser les procédures, recentrer l’inspection sur les résultats et les infrastructures, et transférer le suivi quotidien aux équipes administratives renforcées. Cela rend l’école plus efficace, libère du temps pour l’enseignement et l’innovation.

  • Financement soutenable
    Le plan repose sur des ressources diversifiées : contribution progressive des écoles privées, partenariats entreprises-écoles déductibles d’impôt, cotisation citoyenne équitable selon les revenus, mobilisation de financements internationaux et lutte contre le gaspillage budgétaire. Cette approche garantit la viabilité sans mettre en péril les finances publiques ni pénaliser les ménages modestes.

  • Compatibilité internationale
    Les nouveaux baccalauréats sont lisibles par les universités étrangères ; le Bac Général est conçu comme un équivalent du High School Diploma international pour les élèves qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas se spécialiser. Les langues sont calibrées : arabe avancé, français B2, anglais B1, ce qui facilite la poursuite d’études supérieures au Maroc comme à l’étranger.

Calendrier de déploiement (3 à 5 ans)

Année 1 — Préparation et bases

  • Lancer la réforme administrative : standardisation des supports pédagogiques, plateforme collaborative nationale.

  • Former les cadres administratifs et renforcer la gouvernance des écoles.

  • Mettre en place la nouvelle grille salariale et les primes incitatives.

  • Démarrer la formation continue pour les enseignants en poste.

  • Piloter 3 académies pilotes avec les deux troncs communs.

Année 2 — Mise en œuvre partielle

  • Introduire officiellement les deux troncs communs (scientifique et lettres) dans les lycées pilotes.

  • Réformer le cycle primaire (nouveaux programmes et manuels).

  • Lancer la nouvelle structure du collège (mathématiques renforcées, langues calibrées, sciences simplifiées).

  • Déployer la plateforme numérique pour le suivi administratif et la carrière des enseignants.

Année 3 — Extension nationale

  • Généraliser les troncs communs à tout le territoire.

  • Introduire les nouveaux baccalauréats dans les établissements pilotes.

  • Poursuivre le déploiement de la réforme administrative (évaluation moderne, suivi numérique).

  • Commencer l’alignement des programmes universitaires pour accueillir les futurs diplômés.

Année 4 — Ajustements & montée en puissance

  • Ajuster les programmes selon les premiers retours terrain (collèges et lycées).

  • Renforcer la formation continue et les passerelles Doctorat/Masters/Licences Pro pour enseignants.

  • Finaliser l’intégration des financements privés et internationaux.

  • Évaluer l’impact des primes et ajuster si besoin pour les disciplines en tension.

Année 5 — Stabilisation & évaluation

  • Évaluation nationale complète (taux de réussite, satisfaction enseignants/parents, attractivité du métier).

  • Ajustements budgétaires et pérennisation des ressources.

  • Extension des bonnes pratiques pédagogiques et consolidation de l’autonomie encadrée des écoles.

 

« Réviser les curricula pour qu’ils soient pertinents, équilibrés et alignés sur les besoins futurs est indispensable pour préparer les jeunes à une société en transformation rapide. »UNESCO